Facsimilés Otzï

Bonjour,

Je cherche des personnes intéressées pour reproduire et nous vendre des éléments de la panoplie d'Otzï.

Je travaille au Château des Rubins à Sallanches (au pied du Mont Blanc).
Nous allons mettre en place une animation autour d'Otzï et du Néolithique dans les Alpes. Dans ce cadre j'ai déjà contacté plusieurs personnes ou structures ( François Moser, Archéo fabrik, Archéo shop...)
Il me manque encore quelques devis pour certains éléments. Nous devons avoir au moins 2 devis pour les appels d'offre de la mairie (close de concurrence)!

Il nous manque devis pour le sac à dos, les habits, chaussures, couteau, pochette en cuir.

Si vous avez ou vous sentez de reproduire ces éléments vous pouvez m'envoyez des devis à cette adresse:
robin.baud-grasset@sallanches.fr
hésitez pas à faire passer l'info   

tout de bon

Tu as déjà les meilleurs que je connaisse, mais tu peux voir aussi avec l'association inspiration sauvage (Pauline et Robin également) https://inspirationsauvage.fr/

Tu as aussi La Couenne (Jean et Dominique) (mais actuellement ils sont en vacances dans le Nord de L'Europe)

https://www.lacouenne.fr/

Et tu as Bernard Bouffier de l'association Terre Mère à Bruniquel(voir avec lui s'il peut faire certains des objets demandés)

https://campementprehisto.wixsite.com/terremere

zeanluc a écrit:

Tu as déjà les meilleurs que je connaisse, mais tu peux voir aussi avec l'association inspiration sauvage (Pauline et Robin également) https://inspirationsauvage.fr/

Tu as aussi La Couenne (Jean et Dominique) (mais actuellement ils sont en vacances dans le Nord de L'Europe)

https://www.lacouenne.fr/

Et tu as Bernard Bouffier de l'association Terre Mère à Bruniquel(voir avec lui s'il peut faire certains des objets demandés)

https://campementprehisto.wixsite.com/terremere

Je pourrais éventuellement faire un sac à dos...

Comment, on parle Ötzi et fac-similé sans nous?


Bon, trêves de plaisanterie, c'est un peu normal, on est pas trop présent en ce moment. Avec Miss Ötzi on a démarré une petite asso loi 1901, répondant au doux nom de "Retour vers le Néo'', mais comme on a lancé ça en gros au moment de la première vague covidienne, on a pas encore attaqué une grosse activité de ce côté-là (on a mis au point le logo, les statuts sont déclarés, et c'est resté à peu près par là...).

Dans le cadre de cette asso, on a un petit peu bossé sur le matos en cuivre de la tombe de Fontaine-le-Puits (un contemporain savoyard d'Ötzi), mais avec les temps compliqués du moment et nos situations professionnelles qui ont mine de rien pas mal bougé ces derniers mois, le projet a pas été mené à terme.

Par contre, re-bosser sur du matos à Ötzi, ça pourrait nous tenter pour relancer un peu cette machine, d'autant que dernièrement je me suis remis au fignolage des jambières que j'avais laissé en complet stand-by depuis quelques temps:



(Et hop, les jambières, reste le renfort en cuir au sommet de celle de gauche à placer, et ce sera pas loin de la fin. Les planches sont des relevés de celles d'Ötzi, présentes en annexe de "Kleidung und Ausrüstung der kupfertzeitlichen Gletschermumie aus den Ötztaler Alpen'' de Markus Egg et Konrad Spindler, paru en 2009).


Et on bosse toujours sur des cuivres, là vous avez une lame de hache proche de celle d'Ötzi, même si pas encore tout à fait achevée :



(reste un peu de martelage du tranchant et un bon ponçage/polissage des surfaces pour finaliser le tout)


Bref, pour ce qu'il en est de ce projet, ça nous intéresse, on va préparer quelques devis (on pourra au moins faire quelques petites pièces et des bouts des vêtements comme de nouvelles jambières), mais une question me taraude : Mister Robin, vous partez sur quel budget pour l'ensemble de ce projet ?

Juste un ordre d'idée de ce qui est envisagé...

Parce que un costume complet d'Ötzi, avec tous les cuirs et fourrures que ça nécessite, ça chiffre vite! (Pour nos jambières, 4 peaux de chèvres y sont passées pour restituer l'effet 'patchwork' de vêtements usés et réparés bien souvent dans une vie).

Elles ont de l'allure avec leur aspect camouflage naturel qui fait très illustration de Robinson Crusoé .
Aussi une remarque qui n'est pas du tout une critique mais un étonnement ; pourquoi faire une reconstitution d'un vêtement usé et rapiécé plutôt que du neuf ? Quand il s'agit d'un outil ( d'un grattoir à une flèche en passant par une céramique ) c'est souvent l'état d'origine qui est le but recherché par le reconstituteur pour savoir comment il a été fabriqué , le temps de fabrication , les savoir-faire nécessaires , l'utilisation possible  ...et la présentation dans une vitrine de musée ; même dans ce but  d'exposition dans une démarche pédagogique , est-ce qu'il existe des reconstitutions de tessons en argile ? de glaives ébréchés ou de casques cabossés en métal ? de semelles en cuir trouées avec des clous rouillés ?  souvent on n'a que des photos des objets trouvés en fouille ou des moulages à côté de la reconstitution " état neuf ". Là , je ne vois que le plaisir personnel ( ce qui est primordial ) et j'espère qu'une fois terminées , on aura doit à ta photo en " tenue peaux de chèvres " .

Personnellement je pense que dans le cas présent c'est reconstituer le personnage tel qu'il était habillé au moment de son décès et voir qu'il avait recousu maintes et maintes fois son pantalon (ça me rappelle une chanson  ). Il serait par contre intéressant de montrer à côté un pantalon à l'état "neuf"

Pour les objets, si on prend le cas de la hache, il est intéressant de montrer l'état de l'objet avec le métal brillant, son aspect oxydé est intervenue après un long séjour passé dans le glacier (même si je pense qu'il ne passait pas son temps à l'astiquer pour la faire briller). 

De même pour l'arc inachevé ainsi que les flèches, c'est son équipement tel qu'il le portait qui est intéressant (mais on peut aussi présenter les flèches reconstituées dans leur état de fonctionnement (empennage, pointe fixée, etc).

Je comprends ton étonnement Dilet, et Zeanluc est pas loin de ce qui a motivé ma démarche!

Une première remarque déjà, Ötzi c'est une découverte fantastique, mais il ne faut pas oublier que si le corps a été découvert par des randonneurs et prélevé en quelques jours en septembre 1991, cela n'a pu être fait qu'après de multiples passages et manipulations de la part de curieux, dont un certain Reinhold Messner venu avec un pote voir ce corps peu après sa découverte et avant son extraction, le pote en profitant pour faire mumuse avec un morceau de bois qui s'avère être en fait un bout du 'sac à dos' d'Ötzi. Combien d'autres on fait mumuse avec des bouts de la momie et de son équipement avant son extraction par les autorités?



Après extraction, les manipulations un peu à "la bonne franquette" (quand on regarde les choses avec un œil d'archéologue d'aujourd'hui) se sont poursuivies à l'institut médico-légal d'Innsbrück où le corps a été entreposé initialement, notamment pour faire plaisir aux médias...



(Petit reportage de 1991, peu après que le corps ait été compris comme ZE découverte archéo du moment... Dans les premières minutes, conf de presse avec le corps exposé à tous, à température bof pour sa préservation, exposé à toutes les pollutions...)

Les gendarmes se sont amusés à extraire la lame de cuivre de son manche... parce que c'était un piolet bien curieux ma foi ( ce qui a permis aux premiers archéos dont Konrad Spindler venu voir le corps d'étudier de plus près la lame et de commencer à proposer une datation 'âge du bronze')!..

Et on ne sait pas tout du côté de ces premières manipulations hors recherche archéo...

Le caractère "trouvaille archéologique exceptionnelle" ne s'est révélé que plus tard, avec le retour des premières datations radiocarbones... Pis il y eut un truc qui s'appelle l'hiver, et à ces altitudes là on peut rien faire, donc la fouille dans les règles de l'art ne s'est déployée sur le lieu de la découverte qu'entre juillet et octobre 1992. Avec entre temps un paquet de curieux venu voir le site de la trouvaille. Déjà, ça partait mal pour avoir l'ensemble des données possibles qu'autorisait la fonte de la langue de glace...

Ensuite, en guise de 2° remarque, même en se basant sur les données directes issues de l'étude "archéologique" du corps, restituer un état neuf, de pièces de vêtements maintes fois rapiécées, et documentées de façon variables et avec des changements d'interprétation quant à la nature des cuirs et fourrures utilisés... C'est de la sacrée gageure.
Au début, en se basant sur l'aspect des poils préservés sur les jambières, on a dit que c'était du chamois et un peu de chèvre... depuis le passage des analyses ADN, c'est essentiellement de la chèvre... mais aucune de ces analyses n'a portée sur la totalité des différentes pièces de cuirs et fourrures cousues, trop cher, ou pas faisable en raison de la préservation de l'ensemble. Que va-t-on apprendre d'autres dans quelques années avec de nouvelles méthodes d'analyse?

3 ° remarque, la préservation des poils et l'identification on ne peut plus difficile des bouts cousus plus anciennement que les autres. Le gros problème, c'est que les poils sont globalement assez peu préservés, ce qui complique la visibilité des pièces ''usées'' en train de perdre leurs poils et de voir leur épiderme attaqué des fourrures cousues plus tardivement, plus 'neuves'.
En gros, 5000 ans dans la glace, espace saturé d'eau au moindre dégel partiel, la kératine prends cher! Pour rappel, on a retrouvé que deux ongles sur 20 appartenant à Ötzi, et quelques cheveux errant autour de lui mais plus aucun sur son crane... la peau de l'ensemble de la momie a le derme a nu, il n'y a plus d’épiderme! Encore heureux que les coutures et plis de ses fringues aient réussi à nous préserver quelques touffes de poils à peu près en place par ci par là...


Tel qu'on les voit aujourd'hui, ces jambières, c’est un patchwork complexe, avec des pièces de différentes configuration: des bandes étroites et assez longue cousues verticalement en partie haute sur une partie des jambières... qui ressemble à ce niveau au bandes du manteau... C'était peut-être là le motif d'origine...

Et comme dit Obélix, les bandes verticales ça amincit!
 
Mais tu as aussi des grands pans de fourrures sur l'arrière des jambières... est-ce une première grosse réparation ou est-ce plutôt ça le premier type d'éléments de fourrure cousu?  

Pis après tu as tout les petits fragments... on s'y perds sans moyen de repérer les bouts les plus anciennement utilisés.

Et en dehors de l'aspect "quel bout est plus ancien qu'un autre", dans les inconnus tu as aussi les couleurs... tout ce qu'on sait c'est qu'on a des bouts de fourrure à pelage clair et d'autre sombre. Est-ce que les robes des chèvres du Néolithique Nord alpin sont comparables à celles des chèvres d’aujourd’hui côté coloris, c'est pas gagné...

Après, on a quelques éléments intéressants... les fourrures sont cousues de façon à ce que les poils soient plutôt orientés vers le bas des jambières, ou à la rigueur les flancs... ça c'est malin pour faire ruisseler l'eau, et faire une surface de glissement intéressante quand on veut franchir un taillis, des ronces...


Mais tout ça pour dire que je pense que personne n'est capable d'assurer que les jambières étaient cousues à l'origine avec :

- hypothèse 1 : seulement quelques grands morceaux de peaux de chèvres.

- hypothèse 2 : ou seulement des bandes verticales de peaux de chèvres, peut-être alternant des bandes sombres et claires comme le manteau.

- hypothèse 3 : ou si ce n'était pas dès le départ déjà VOLONTAIREMENT un patchwork, pour jouer autant sur des aspects esthétiques, favoriser une plus grande souplesse de l'ensemble, ou parce que pour des jambières, les chutes issues de la préparation d'autres pièces de vêtements n'étaient tout simplement pas le choix le plus simple, évident, partagé par toute la communauté (on a des pièces de vêtements plus 'nobles' que d'autres...). Et en plus, Dilet, tu as évoqué leur aspect "camouflage naturel", et c'est une interprétation que je partage depuis quelques temps... Les cervidés, comme la plupart des ongulés, ça ne voit pas du tout les couleurs comme nous... si ça se trouve, les jambières patchwork d'Ötzi, c'était dès le départ conçu comme un treillis de camouflage, que ce soit intentionnel (au sens 'Cousu comme ça ils me verront pas!') ou pas (au sens 'La mode est comme ça, nah!')!

En tout cas, les jambières d'Ötzi, ça n'a manifestement jamais été une peau de chèvre unique par jambe, comme malheureusement je le vois bien souvent (c'est sur que c'est plus économique financièrement et en temps de travail...)


Du coup, là, déjà, ça paraît plutôt logique d'essayer d'approcher la réalité, avec les connaissances du moment, en restituant l’aspect des jambières tel qu'on les a vers la fin de vie d'Ötzi...

Et puis, contrairement à des tessons ou un glaive ébréché, des jambières patchwork, que ce soit d'origine ou suite à de multiples réparations, ça se porte et ça jouent encore pleinement son rôle... Je n'ai pas reconstitué de pantalon "décousu", mais juste (peut-être) un peu rafistolé!



De toute façon l'équipement d'Ötzi c'est le bordel, l'impro permanente, en mode débrouille usuelle de la vie de tout les jours... la preuve, sur les outils : arc pas fini, 2 flèches fonctionnelles prêtes et après dans le carquois tu n'as que des hampes en cours de régularisation, un couteau usé jusqu'à la corde, à tel point que d'après les dernières données tracéo, il a coupé de l'herbe avec une pointe de flèche!

Si c'était avec ça qu'il a coupé l'herbe qui garnit ses chaussures, ça devait être bien la dèche sur la fin pour lui!

On apprend plein de choses sur l'objet dans ta réponse . L'orientation du sens des poils , ça parait évident pour lutter contre l'humidité mais " des bandes verticales de peaux de chèvres, peut-être alternant des bandes sombres et claires comme le manteau " entraine une association d'idées avec les zèbres ; à côté d'un effet " mode " est-ce qu'il aurait pu y avoir aussi un souci de protection contre des insectes , observé empiriquement ?
Enfin , je suis heureux de voir qu'il y a une très longue tradition alpine d'économie domestique : comme les chaussettes de mon grand-père , les jambières d'Otzi ont été tellement rapetassées que la matière d'origine disparait sous les rajouts ; on n'était pas dans une société de consommation où on jette au moindre accroc , c'est là l'intérêt premier de ta reconstitution . Au fait , sur l'original ( ou ce qu'il en reste ) est-ce que dans les diverses coutures on a pu distinguer plusieurs mains ( comme pour l'écriture sur des manuscrits ) , histoire de savoir si c'est toujours la même personne qui a reprisé ou s'il y a eu plusieurs intervenants ?