Arc

Oui, j'ai cassé mon flatbow en genévrier hier en faisant une manoeuvre délicate, à savoir en dégauchissant à chaud une des branches qui était voilée: gasp, même en suivant les conseils Hamm, pas un pli, ça a pété franco du premier coup. Alors comme il faut partager les expériences surtout malheureuses, gaffez vous à cette opération: les torsions latérales, le genévrier n'aime pas!!! Putain de dieu! 50 heures de boulot qui font crac... Rude, rude... Comme si on avait trop de temps. Tchôô un peu triste

je compati un arc qui se brise çà fait toujours mal...

Merci, Clem, pour ta compassion: oh, je sais bien qu'on a tous vécu ça , et d'ailleurs ça me fait rebondir sur une réflexion ...Ishi n'avait-il pas raison de bosser ses bois frais? Ets-ce que ça ne serait pas une connerie de travailler des bois d'arc trop secs ? Mon genévrier était ultra sec et donc il lui manquait la souplesse, peut-être ??? J'implore votre opinion! Qu'en penses-tu, grand chamane? Conseilles un chasseur perdu et orphelin ....

j'en avais discuté avec de facteurs d'arc et c'est vrai que je me souviens qu'on avait abordé le fait d'avoir des bois trop sec, peut être ne faut il pas abuser sur les temps de séchage? en tout cas il est sur qu'au paléo et même au moyen age on devait pas les laisser veillir longtemps.

j'avais un tronc d'orme très sec, et je n'ai jamais pu en tirer quoi que ce soit...

On peut effectivement faire une ébauche d'arc avec un bois vert,
puis laisser sécher, ce qui va assez vite et ensuite faire l'équilibrage de l'arc

Bon, je vois que vous partagez le même avis, donc j'ai pris la résolution de réattaquer le problème par cet angle: le bois vert!!
Mais ne faut-il pas prendre certaines précautions, le bois se fendant quand il se rétracte ?? Je ne sais pas, stopper les bouts à la colle blanche ou à la cire d'abeille pendant le façonnage et l'équilibrage?
Pour le choix du bois d'arc, j'essaierai du frêne, du robinier faux acacia, ou du cytise, Blaise Fontannaz de Lausanne m'ayant dit que ça pouvait se concevoir. Je suis un peu obligé de me passer d'if, vu qu'à ma latitude et à mon altitude, à part l'arole et le mélèze, j'ai pas grand chose ...Mais en plaine, ya de quoi!!
Yeah, échaudé par les résineux , je vais tenter le feuillu :D . J'ai des ormeaux ds le Quercy mais petits, je peux aussi en tenter un pour voir. Vert, ça doit donner, parce que l'ormeau, j'en ai l'habitude en charpente et menuiserie, c'est un bois infendable, dont les fibres sont entremêlées comme ...des tendons, tiens!
Par contre, ça ne m'étonne pas que hypersec, il doit perdre toute sa souplesse.
Je pense aussi présomptueux de ma part, n'y connaissant rien, d'avoir commencé par un flatbow, faut probablement plus d'expérience pour entreprendre une forme si subtile.
Bref, être humble, c'est incontournable dans le métier!! Mais vous, Clem ou Bernard , vos arcs, vous les avez fait à partir de quoi??

en fait je me suis fait la main sur du rotin et oui ce n'est pas très préhistoire européenne... mais par contre çà ne peut pas se briser puisque ce n'est que des grandes fibres sans noeuds, suite à quoi j'ai essayé l'orme sans succès, ma pièce de bois était trop séche et la j'ai une ébauche en if à finir.

Pour le séchage on m'avait effectivement conseillé de bloquer avec un bouchon de cire les deux extrémités du morceaux de bois pour un séchage plus lent mais j'ai pas essayé.

L'arc plat n'est pas très difficile à réussir, à condition qu'il soit assez grand et assez large pour ne pas trop travailler...
Effectivement la colle sur l'arc pendant qu'il sèche n'est pas une mauvaise idée.

Sec ça ne veut pas dire grand chose. Si le bois a passé 15 ans a sécher dans un endroit assez humide, alors il se sera mis en équilibre avec l'humidité de l'endroit et il sera probablement trop humide pour faire un bon arc.
La seule fois ou je me suis retrouvé avec un bois trop "sec", j'avais travaillé du genevrier qui avait été stocké pendant plus de 20 ans a moins d'un metre d'une toiture en tole. certains étés, la température est montée très haut, le pourcentage d'humidité du bois descendu très bas, ce qui a occassioné des dommages dans la structure interne du bois. l'arc a explosé en plus de 14 morceaux à l'armement....
Tu peux mettre en place une methode de séchage rapide comme décrit ici. http://www.archerie-primitive.com/boissec.htm mais avec l'orme faut faire gaffe il est taquin et a tendance a vriller dans ces conditions, j'ai testé....
Sinon de manière moins agressive, et ça marche très bien, tu refends ton bois en deux, tu attends 1 ou 2 mois, pus en 4, tu attends encore un peu, et la tu façonnes une billette avec ton quart, generalement avec cette methode, je fais un arc sans problèmes en 6 mois après l'abbatage....

Ouais, Pierre, finalement ça me paraît une bonne méthode, le fendage-séchage progressif, 2 puis 4, je suis assez convaincu: empirique, donc juste et bien vu, telle est ma devise !!
En fait, j'ai lu le post web-archerie, le séchage intégral est plutôt mortel pour le bois d'arc , et ça me conforte ds mon idée, suite à mes déboires genévriesques, c'est essentiel de garder au bois une souplesse et une cohésion que seul un séchage très maîtrisé peut donner: ni trop vert, ni trop sec, en résumé.
Ahh, je me sens plus cultivé ce soir, quel bien-être ...
Je te remercie pour tes éclaircissements et j'ajoute que si un jour tu avais besoin de buis, le Lot en est riche, j'ai des coins avec du buis centenaire qui ne demande qu'à finir chez les expérimentateurs fous et tu es à Bordeaux, c'est pas très loin!... C'est valable pour tout le monde, of course , les ceusses qui veulent tâter de l'arc buisseux, mais aussi les pécores qui rêvent de percuteurs de 100 kgs ...Tchôô à toutes(mais où sont-elles, snif) et à tous

En ce moment, entre le frène, l'orme, l'if, l'érable, le robinier et deux trois autres essences que j'ai à l'atelier, j'ai de quoi faire probablement plus de 70 a 80 arcs donc je passe la main pour le buis mais merci quand même....