propulseur

Il me vient à l'esprit les nucléus au néolithique qui font ensuite de très bonnes bouchardes pour piqueter les meules de grès

Idem pour de petits nucleus à lames réutilisés comme percuteurs au magdalénien. Mais je pense qu'il doit y avoir des exemples plus parlant pour l'industrie osseuse.

J'ai en tête une étude portant sur le travail de reduction de sagaies cassées à l'utilisation, notamment sur les sagaies de type Lussac/angles. Mais cela reste des sagaies...

Sinon pour l'industrie osseuse du néolithique final il y a cet article de Yolaine Maigrot: "Cycles d'utilisation et réutilisations : le cas des outils en matières dures animales de Chalain 4".

http://pm.revues.org/191


Avec des exemples assez parlants, comme ce recyclage de pièce à perforation transversale (gaine de hache ou merlin à fendre) en gaine à ergots:



Si je me souviens bien, il y a aussi sur le site néo final des baigneurs à Charavines des cas ou des merlins à fendre (ou des pioches), une fois le "tranchant" esquinté, ont été réutilisés en brise-mottes...

merci a vous tous, c'est effectivement très intéressant, cette notion de réemploi.

Ouh là, j'ai besoin d'une ou deux définitions ! 

A quoi sert : 

- un merlin ? 
- une gaine à perforation transversale ? 
- une gaine à ergot ?

Un merlin sert à enchanter ! Non plus sérieusement c'est un outil encore utiliser aujourd'hui (en métal) pour fendre du bois. Les gaines ne sont pas playtex non plus, mais une pièce intermédiaire en bois de cerf au néo pour emmanché une lame de pierre polie. Il existe toute une typologie : la gaine à perforation (avec un trou au centre) qui traverse de part en part la pièce pour y insérer un manche en bois. Celle avec un ergot s'enfonce directement dans le manche qui lui est perforé, l'ergot servant de buttée pour éviter que la gaine ne s'enfonce dans le manche et ne le fasse éclater quand on l'utilise.

Avec des images c'est plus parlant :

Gaine à ergot

gaine à perforation emmanchée

Merci c'est plus clair !

Un dossier sur le propulseur sur Hominidés.com : http://www.hominides.com/html/dossiers/propulseur.php

j ai rencontré hier une personne qui m'a expliqué que son jeu préféré a 12 ans était de  lancer des fléchés proches de la taille d'une sagaie  au travers un terrain de foot .
ils faisaient deux équipes une devant chaque but et se lançaient leurs projectiles qui traversaient aisément toute la longueur du stade     il était encore étonné d'un zéro accident 

le propulseur était une simple ficelle avec un nœud au bout ,   on faisait une entaille sur le fut puis  on y mettait la ficelle en faisant un  tour mort , le nœud servant a maintenir le dispositif  .  la ficelle  était attaché au poignet on pouvait armer et tirer .il m a assuré que cette technique était d une redoutable efficacité 

c'est tellement simple    je ne pense pas avoir vu cette technique sur le forum ?

L'entaille était au bout du fut ou proche de la prise en main ?  Il faudrait que les latinistes nous retrouvent un texte antique qui parle du lancement de javelot à l'aide de courroies , ce doit être une référence pour ce procédé . Je suis certain qu'aujourd'hui tu as fabriqué une belle sagaie et que tu vas expérimenter le lancer demain . 

J'y ai joue aussi quand j'étais petit. On appelait cela les flèches polynésiennes. En fait c'est le système du propulseur souple. On n'était pas précis mais ça faisait dès tirs assez forts.

l 'entaille est a 10 ou 15 cm de l'extrémité et la longueur de la lanière égale a celle d'un propulseur    c'est selon le bras de levier qu on souhaite avoir 

c est tout a fait ça migoo après un peut de recherche on tombe sur "flèches polynésiennes "

 il y a sans doute aucun moyen de savoir si cette technique a pu être utilisée au paléo-sup ?

J'ai trouvé :

Bon, pas très préhisto-compatible pour la fabrication et les matériaux, mais on peut adapter la technique.

Les deux ou trois vidéos montrent en effet des portées de tir importantes . La flèche se tient près de la pointe plutôt que vers le centre de gravité si j'ai bien suivi . Mais sur internet il y a des confusions entre le propulseur classique rigide et cette technique .
D'où vient le nom de " flèche polynésienne " ; ce serait intéressant de savoir quand le vocable est apparu pour savoir s'il reflète une observation faite de son utilisation en vraie vie et pouvoir dater un usage .

Le problème c'est que la flèche polynésienne n'en a que le nom, car inconnue dans ces contrées. Il existe un propulseur souple avec une corde et un noeud mais en Mélanésie ....

Poly , Méla , vu des antipodes c'est la même chose , ce sont des iles lointaines avec des cocotiers ... Et donc , il existe des témoignages d'utilisation de tels propulseurs ?

Voici un modèle kanak  :  http://collections.museenouvellecaledonie.nc/fr/search-notice/detail/mnc-86-5-728-pr-366bd?search=&slug=objets-kanak

ou bien encore ceux-ci : 
 
https://collections.umontpellier.fr/collections/ethnologie/item/5-ethnologie/73-doigtiers-propulseurs

et une gravure ancienne 

https://www.picture-worl.org/art-kanak-nouvelle-caledonie-gravure-sauvage-caledonien.html

Il y a également à l'époque romaine, l'amentum qui fonctionne sur le même principe :

https://1001antiquites.net/antiquite/sens-de-amentum.html

Les modèles kanaks sont très beaux . Merci Zeanluc de ces renseignements . L'institut de botanique de Montpellier a donc des ses collections des objets ethnographiques ; on trouve quelquefois des perles à des endroits inattendus . Par contre la notice sur l'amentum laisse sur la faim.

Il y a même un site sur lequel le système est appelé " swiss arrow " , (c'est moins exotique) avec des flèches : "https://www.youtube.com/watch?v=V70KXBvP0ow "
et celui là où la javeline est de taille respectable et les distances annoncées , avec même une comparaison entre propulseur rigide et souple ( portée presque identique ):
"https://www.youtube.com/watch?v=lLx0ZRqHYPI " .
Les deux types de propulsion ont pu coexister ; il ne reste plus qu'à découvrir dans une tourbière les restes d'un propulseur souple ( en poils de mammouth ) .

homininé a écrit:

 dis donc, il maîtrise, le monsieur ! je ne pensais pas qu'on pouvait être aussi précis sur cette distance.