Le faconnage de la céramique au colombin!

Tu verrais les poteries de l'age du fer de ma région ! jamais faites au tour, moins régulières que celle que tu présentes avec même traitement de la surface.

j'ai eu deux version pour les stries de surface. Soit un décors peigné ou bien un mode de cuisson où la poterie est tenu dans une sorte de panier en vanerie. Perso j'opte pour la première qui me semble plus vraisemblable.
Est-ce possible qu'une poterie travers les âges de génération en génération au sein d'un groupe ? Comme une sorte de lien avec les ancêtres, le doudou transitionnel de nos enfants en quelques sortes

willendorf2008 a écrit:

j'ai eu deux version pour les stries de surface. Soit un décors peigné ou bien un mode de cuisson où la poterie est tenu dans une sorte de panier en vanerie. Perso j'opte pour la première qui me semble plus vraisemblable.
Est-ce possible qu'une poterie travers les âges de génération en génération au sein d'un groupe ? Comme une sorte de lien avec les ancêtres, le doudou transitionnel de nos enfants en quelques sortes

je serais très étonné que l'objet traverse le temps, mais pas que la technique perdure ou se retrouve: voyez l'histoire de l'architecture, les gaulois faisaient de superbes édifices en bois et des tentures superbes, pendant toute l'occupation romaine cela disparait et reparait avec les merovingiens . De même pour les cultes: cf les histoires de dolmen et menhir que l'Eglise éprouve le besoin de christianiser.
pour en revenir à la céramique ci dessus: j'en ai trouvé aussi de la peignée (en fait frotté avec du genet ou quelque chose comme ça). Si mes souvenir sont bons celles que j'ai trouvées étaient montées à la main, et le frottage, selon mon expérience permet d'essuyer le surplus de pseudo-engobe quand on mouille trop la céramique.

toujours dans la technique : voyez la fabrications des pegaus et oules en terre grise du moyen-âge: toujours d'après mes expériences, elle sont faites sur un tour composé d'une simple roue de charrette et d'un bâton. D'après une miniature, le cercle est tellement grand et la position du potier tellement inconfortable qu'il façonne des vases à peine bombés qu'il agrandi à la main tout en écrasant l'angle du fond pour obtenir une oule presque sphérique ou au moins à fond lenticulaire

Migoo, j'aime beaucoup tes céramiques, effectivement la cassure rend ton bol encore plus mieux bien

Ta carapace de tortue est extra! Il faut que je m'y mette, mais la barre est haute...

Vraiment sympas tes céramiques elles ont un coté archéologique très plaisant ! je vais peut-être aussi essayer d'expérimenter la céramique

Trés joli et très original ton bol tortue.
En voici un pour vous donner des idées "d'expérimentations".
Avant qu'il ne soit complètement sec, j'ai frotté toute la surface avec un petit galet. Et après cuisson voilà le résultat[img][/img]
un aspect métallisé, il me semble que cette techniqueétait utilisée à l'âge du bronze ? je suis pas trés sure, ça vous dit quelque chose[img][/img]

C'est la technique du bucchero nero. Tu l'as bien réussie.

Félicitations à tous deux pour ces magnifiques créations !

pour faire du noir il y a une technique très éfficace: lorsque les pots sont rouge cerise, on les sort du feu ou du four avec deux bouts de bois et on les frotte dans la laine de mouton, après on frotte avec un bouchon de pille et du sable fin (pour tricher on peut utiliser du scotchbrigt): ça fait une imperméabilisation encore plus efficace qu'avec l'enfumage, car le burt du polisage et de l'enfumage c'est pour imperméabiliser.
autre technique efficace pour imperméabilser: à la sortie du four ou de la flamme on trempe le vase dans le lait.

je vous explique pour le cas où vous ne comprendriez pas la raison: les molecules d'argiles, ça ressemble à des flutes de Pan des sandwich de tetraedres de silice qui, liés par de l'aluminium, formant des tubes dans lesquels trainent des molécules d'eau d'oxyde fer et d'un tas d'autres choses. Quand on cuit : les tubes se transforment et se dilattent. quand l'argile entre en contact avec la matière organique, vers 750° elle la vaporise (plus chaud elle la crack=CO2+H2O) avec la laine c'est du soufre qui s'en va) . Mais la matière organique refroidit l'argile, les tubes se contractent et gardent la matière organique prisonnière.

quand on poli: on force les plaques de molécules à se coucher prallèlement à la surface et les tasses: les petits tubes sont donc moins accessible à l'eau : d'où moins de porosité.

Merci pour ces précisions

Et bien encore une fois je me coucherai moins bête ce soir !

willendorf2008 a écrit:

Et bien encore une fois je me coucherai moins bête ce soir !

attends d'avoir pratiqué

Tout ne se résume pas à la pratique pour juger une personne

je voulais simplement dire que pour ce genre de chose la connaissance passe par le geste, le tour de main et la pratique

j'avais saisi, l'expérience est parfois nécessaire pour appréhender au mieux un sujet bien défini. Il n'empêche que l'on peut se contenter de lire un texte et de comprendre un mécanisme qui nous était jusqu'alors inconnu. Et je me suis réellement couché moins idiot toute expérience de côté

Voici une partie de mon mémoire introduisant le sujet (d'ailleurs, j'ai perdu l'article de presse, honte à moi) :

2.1 La Céramologie expérimentale :

2.1.1 L’outil « céramique » en Archéologie

La céramique est un mélange d’argile et d’eau, auquel peuvent s’ajouter un dégraissant qui peut être du sable, des coquilles, ou de l’os pilé. Cet « outil » prend une place importante dans l’histoire de l’homme, car c’est le premier matériau que celui-ci fabrique. La céramique va produire pour les sociétés chalcolithiques et néolithiques une véritable révolution technique. Elle apparaît à la fin du Paléolithique supérieur, et qu’elle se développe au Néolithique. C’est certainement pour cela que les approches expérimentales se concentrent le plus souvent sur la céramique de cette période. Elle va faire apparaître des notions de stockage, de cuisson, d’échanges et apparaitra notamment dans le monde funéraire comme nous pouvons le voir dans les vases de Varna (site chalcolithique de Bulgarie (Lontcho, 2003). Notons également que la céramique est un élément culturel, il permet de reconnaître une culture par sa forme ou son décor. On peut citer ici les vases campaniformes qui seront en forme de cloche, ou encore les vases décorés au cardium qui marqueront la culture « cardiale). La trace de l’homme est donc importante dans ce domaine. Derrière chaque vase, il y aura un potier, qui a un cheminement, une pensée. Ce potier a pu transmettre son savoir de manière orale (on se demande encore si c’était les potiers qui voyageaient ou les vases).
Du point de vue archéologique, il ne reste souvent, pour le fouilleur « landa », que des tessons, c'est-à-dire des fragments, qui sont cependant une véritable documentation matérielle. Dans le but de comprendre les civilisations passées, de nombreuses approches se sont multipliées, notamment analytiques : analyse de la pâte, des décors, des formes, des différents modes de fabrication et de cuisson possibles. Chaque tesson peut faire tout d’abord l’objet d’une étude de surface (étude des anses et des décors (outils)). Sans indice de surface, il est possible d’analyser une pastille creusée dans le tesson à la loupe. Mais comment recréer la céramique en elle-même ? Diverses expérimentations ont tenté de répondre, mais nous allons nous intéresser plus particulièrement au « montage au colombin » qui apparu au Néolithique.




2.1.2 Le montage au colombin

Au Néolithique, le montage au colombin prend une importance considérable. Il consiste à réaliser des volumes en empilant de longs cylindres obtenus en roulant un morceau de terre plastique avec la paume des mains sur une surface plane. Les colombins sont intimement liés par déplacement d'une partie de la périphérie de l'argile avec les doigts. La section cylindrique du colombin est donc modifiée suivant la forme que le potier veut générer. Ce façonnage rend la poterie plus solide une fois sèche.
Nous allons illustrer notre propos à travers une expérimentation réalisé par Claude Sestier, lors d’une journée d’expositions au musée le travail de Claude Sestier, notamment lors d’une [...] La suite au prochain épisode.

Promis dés que j'ai repris mon courage, je poste la suite!

Attends !! en relisant ton texte je me rends compte que tu as du faire des petits remaniements qui ont brouillés certianes de tes phrases comme :

† Axelle † a écrit:

Elle apparaît à la fin du Paléolithique supérieur, et qu’elle se développe au Néolithique.

.

Autre chose : je n'aurais pas employé le futur, mais plutôt le présent ou le passé pour certaines parties de ton texte. Evite de changer de temps.
Quelles sont les céramiques qui apparissent à la fin du paléo sup ? tu parles de poteries ou des figurines en terre cuite comme sur les sites de russie ?

les figurines. Je vais en chercher d'ailleurs, ca ne pourra qu'illustrer. Merci pour la correction des temps!

Voici une petite mise en bouche de mes dernière réalisations en argile
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Celui n'est pas encore cuit car il n'est pas encore sec

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j'ai appris le façonnage au colombin, la cuisson, les différents types de chamottage... au Parc archéologique de Beynac avec Eric c'était génial.

c'est beau tout ça !

Pour les datations n'oublions pas les plus anciennes au monde (en terme de récipients) de la culture Jomon au Japon.

*tombe à genoux* Okaha, tu es une déesse de la poterie!
Je trouve les effets de poinçon, et surtout l'aspect métallique (obtenu en frottant avec un galet??) absolument magnifiques!!

En voyant tout ça, qu'est-ce que j'ai hâte de m'y remettre!

Voici des vidéos du feu de dieu...c'est un certain Abruticide qui les fait et c'est la classe

Céramique montée au colombin!